Au Burkina Faso, plus de 30 000 volontaires âgées de 18 à 77 ans se seraient inscrits sur les listes pour rejoindre les effectifs recrutés pour la défense de la patrie contre le terrorisme, rapporte Africanews.
En octobre dernier, les autorités de la transition avait lancé ce recrutement avec pour mission de protéger, aux côtés des forces de défense et de sécurité, les populations et les biens de leurs communes d’origine.
Le statut des VDP est défini par la loi depuis le 21 janvier 2020. Il s’agit d’une personne de nationalité burkinabé, auxiliaire des Forces de défense et de sécurité servant de façon volontaire les intérêts sécuritaires de son village ou de son secteur de résidence.
« Vu ce qui se passe sur ma nation, on a perdu notre terre, moi dans la boucherie, j’ai fait beaucoup de voyages, mais je ne peux plus les faire. Et puis j’ai perdu trop d’amis. J’ai des amis qui faisaient l’orpaillage en brousse vers l’Est, tous sont rentrés à Ouaga et d’autres sont morts. Quand je parle, j’ai envie de pleurer même… Je suis prêt à mourir pour ma patrie », peste Ablassé Kaboré, un volontaire.
« Avoir des forces combattantes sur toute l’étendue du territoire »
Les VDP recevront une formation civique et militaire de 14 jours avant d’être armés et dotés de moyens de communication. Ces enrôlements massifs s’ajoutent à une campagne de recrutement exceptionnel de 3 000 militaires pour renforcer les rangs de l’armée dans la lutte contre les djihadistes.
« La réalité du pays, c’est que les effectifs de l’armée et des autres forces de sécurité et de défense n’arrivent pas à couvrir l’ensemble du territoire donc quand on regarde il y a un problème de maillage qui fait qu’il y a énormément de territoire qui reste non couvert par les forces de défense et de sécurité donc recruter 50 000 (VDP) c’est espérer avoir un peu de forces combattantes sur toute l’étendue du territoire » a expliqué, Zakaria Soré, sociologue à l’Université Joseph Ki-Zerbo.