À Krasnodar, dans le sud de la Russie, un couple a été arrêté par la police après avoir critiqué la politique de Vladimir Poutine et l’invasion russe lors d’une conversation privée dans un restaurant. Le couple a été dénoncé par le client d’une table voisine qui avait entendu leur conversation.
Des officiers armés de la garde nationale du pays ont menotté Olesya Ovchinnikova, 42 ans, et son mari Alexey Ovchinnikov, 40 ans, les forçant au sol. Leur conversation privée a manifestement été signalée à la police par un membre du personnel du restaurant Na drovakh – ou On Firewood – à Krasnodar.
L’homme et sa femme ont été menottés, poussés à plat ventre sur le sol et immobilisés pendant environ une heure, avant d’être emmenés dans un poste de police.
Après avoir été menottées par les officiers, Ovchinnikova a clairement exprimé son soutien total à l’Ukraine dans une vidéo qui pourrait la voir emprisonnée jusqu’à cinq ans en vertu de lois draconiennes interdisant de critiquer la guerre de Poutine.
« Loué soit l’Ukraine. Non, non, je ne me tairai pas. Non, je ne me tairai pas. Louange à l’Ukraine. Louange aux héros. », a protesté la jeune femme sur les images filmées par un agent de la Garde nationale russe. « Je ressens la honte que vous éprouvez. Je sais. À ton jeune âge, comme tu dois avoir honte de tout ce que tu fais. », a-t-elle ajouté à l’un des officiers.
Selon OVD-Info, l’organisation russe indépendante de défense des droits de l’homme, ils y ont passé la nuit jusqu’à ce qu’ils puissent comparaître le lendemain devant le tribunal, laissant leur fille de 9 ans seule à la maison.
Le tribunal a condamné Aleksey Ovchinnikov à 15 jours de prison pour dévergondage et sa femme Olesya à payer une amende de 1.000 roubles (soit 13 euros)rapporte la même source.
Sanction sur le discrédit de l’armée russe
L’année dernière, au moins 61 dossiers ont été ouverts en Russie concernant des personnes qui s’étaient exprimées contre la guerre. Vingt-six d’entre eux ont déjà donné lieu à des sanctions.