Très souvent, la fin d’année constitue un moment idéal pour certains chefs religieux qui prédisent des drames, créant chez les citoyens, anxiété et inquiétude. Mais au Ghana, tout présumé homme de Dieu qui s’en prendra au pays par des prophéties de mauvais augure risque de la prison, apprend-on.
A quelques jours de la nouvelle année 2022, le service de police ghanéen aurait pris des dispositions pour éviter tout trouble. En effet, il aurait même prévenu les chefs religieux au Ghana en interdisant toute forme de prophétie de » mal, danger et mort » et d’autres prédictions de nature à » créer des tensions et de la panique » dans le pays.
Ainsi, les personnes reconnues coupables d’avoir causé des tensions dans la société ghanéenne par le biais de prophéties injurieuses sont passibles d’une peine de cinq ans de prison, ont déclaré les forces de l’ordre ghanéennes à travers une note publiée par son directeur des Affaires publiques. Voici l’intégralité de la déclaration ci-après :
DECLARATION DU SERVICE DE POLICE DU GHANA SUR LA COMMUNICATION DES PROPHETIES ET LEURS IMPLICATIONS JURIDIQUES
1. Alors que l’année 2021 tire à sa fin, le Service de police du Ghana souhaite attirer l’attention des Ghanéens, en particulier des groupes religieux, sur le fait que, bien que nous ayons le droit à la religion, à la liberté de culte et à la liberté d’expression, tous ces droits sont soumis au respect des droits et libertés d’autrui selon nos lois.
2. Au fil des ans, la communication de prophéties de préjudice, de danger et de mort, par certains chefs religieux, a créé des tensions et de la panique dans la société ghanéenne et a mis la vie de nombreuses personnes en danger et dans la peur.
3. Nous voulons avertir qu’en vertu de la loi ghanéenne, c’est un crime pour une personne de publier ou de reproduire une déclaration, une rumeur ou un rapport qui est susceptible de provoquer la peur et l’alarme du public ou de troubler la paix publique, lorsque cette personne a aucune preuve pour prouver que la déclaration, la rumeur ou le rapport est vrai.
4. C’est également un délit pour une personne, au moyen d’un service de communications électroniques, d’envoyer sciemment une communication fausse ou trompeuse et susceptible de nuire à l’efficacité du service de sauvetage ou de mettre en danger la sécurité de toute personne.
5. Une personne reconnue coupable en vertu de ces lois pourrait être passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans.
6. Nous souhaitons donc mettre en garde tous les Ghanéens, en particulier les groupes religieux et les dirigeants, à être mesurés dans leurs déclarations, en particulier dans la manière dont ils communiquent des prophéties, qui peuvent porter atteinte aux droits d’autrui et à l’intérêt public.
7. Le service de police ghanéen souhaite déclarer officiellement que la police n’est pas contre les prophéties ; nous reconnaissons que nous, les Ghanéens, sommes un peuple religieux qui connaissons et croyons en la centralité de Dieu dans nos vies.”
Quoi qu’il en soit, la décision pourra-t-elle empêcher les prophètes d’avoir des révélations sur le Ghana ? Nous verrons bien…