La République démocratique du Congo (RDC) se retrouve une fois de plus au centre des polémiques internationales. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a annoncé une décision qui divise : l’exécution de la peine de mort contre les bandits, notamment les redoutés Kulunas. Une réponse radicale à une insécurité galopante, mais qui suscite des débats enflammés.
Une lutte sans merci contre les Kulunas
Face à l’éclatement de violences urbaines, le gouvernement congolais sort l’artillerie lourde. Les Kulunas, gangs tristement célèbres pour leurs exactions, sont dans le viseur. Le ministre Mutamba a été clair : des commissions spéciales seront mobilisées pour juger ces individus en procès expéditifs. Leur sentence ? La peine capitale. « Qui tue par l’épée, périt par l’épée », a-t-il martelé, s’appuyant sur une justification biblique controversée.
Cette offensive, ordonnée par le président Félix Tshisekedi, mobilisera des équipes composées de magistrats, militaires et policiers. Des opérations de bouclage dans les quartiers chauds sont prévues, et les condamnés seront envoyés dans des prisons de haute sécurité comme Angenga.
Justice ou vengeance ?
Si certains saluent cette mesure comme un acte courageux pour restaurer la paix, d’autres y voient une dérive autoritaire. Les critiques fusent : la peine de mort n’est-elle pas une atteinte flagrante aux droits de l’homme ? Les organisations internationales, à l’image d’Amnesty International, dénoncent un retour en arrière. La RDC avait en effet suspendu l’application de la peine de mort depuis des années, bien que celle-ci soit encore prévue par la loi.
Un signal fort ou une solution inefficace ?
Pour les partisans de cette mesure, la peine capitale est une arme dissuasive. Elle marquerait une rupture avec l’impunité régnante et rétablirait l’ordre dans les zones gangrenées par le banditisme. Cependant, ses opposants rappellent que l’insécurité est aussi liée à des problèmes systémiques : pauvreté, chômage et corruption. Punir les exécutants sans s’attaquer aux racines du mal revient, selon eux, à « couper les branches sans toucher au tronc ».
Un précédent dangereux ?
Le choix de recourir à la peine de mort pose une question cruciale : jusqu’où le gouvernement est-il prêt à aller pour garantir la sécurité ? Cette escalade pourrait créer un précédent dangereux, où la justice devient une simple exécution sommaire. Alors que le pays tente de se reconstruire, cette stratégie radicale pourrait bien laisser des cicatrices profondes dans la société congolaise. La RDC, une fois encore, se retrouve à la croisée des chemins.