L’intelligence artificielle n’est pas toujours une alliée, surtout lorsqu’on lui demande des conseils pour fuir la justice. C’est ce qu’a découvert à ses dépens un étudiant de 19 ans, jugé et condamné après avoir consulté ChatGPT sur les moyens d’échapper aux conséquences d’un vol aggravé.
Un vol sous la menace d’une arme
L’affaire débute dans la nuit du 23 au 24 janvier 2025, à Chécy, près d’Orléans. La victime, un adolescent de 17 ans, invite chez lui un jeune homme rencontré sur les réseaux sociaux. Ce qui devait être un rendez-vous galant tourne rapidement au cauchemar. Une fois dans la chambre de la victime, l’invité la menace avec une arme et s’empare de plusieurs objets de valeur : un iPad, des AirPods, un MacBook, un portefeuille Louis Vuitton et une veste Moncler.
Un réflexe décisif : la géolocalisation
Le lendemain, avant même de porter plainte, la victime utilise la fonction de géolocalisation de ses AirPods, permettant aux gendarmes d’identifier l’adresse du suspect. Lors de la perquisition, plusieurs objets volés sont retrouvés à son domicile. Mais ce qui va particulièrement intriguer les enquêteurs, ce sont les conversations retrouvées dans son téléphone… avec ChatGPT.
ChatGPT, un témoin clé malgré lui
Pris de panique après le vol, l’étudiant interroge l’IA pour connaître les peines encourues pour « extorsion avec arme » et demander des scénarios « plausibles » expliquant pourquoi la victime lui aurait remis ses affaires de son plein gré. L’IA lui suggère notamment de plaider une dispute liée à un « rencard mal tourné ». Une défense qu’il tentera d’adopter devant le tribunal, en affirmant qu’il voulait seulement discuter de l’homosexualité de la victime.
Une condamnation exemplaire
Le parquet avait requis trois ans de prison ferme, jugeant l’affaire d’une gravité exceptionnelle. Finalement, le tribunal a condamné le jeune homme à trois ans de prison, dont dix-huit mois ferme. En larmes à l’annonce de la sentence, il a été incarcéré immédiatement. Une affaire qui illustre bien que l’intelligence artificielle ne peut pas remplacer un bon avocat… et que la justice, elle, ne laisse rien au hasard.
