Le 5 novembre 2024, le gouvernement togolais a officialisé la reconnaissance de 79 établissements privés d’enseignement supérieur (EPES), marquant une étape importante pour le secteur éducatif du pays. Mais cette décision, prise après une évaluation approfondie, soulève des interrogations sur ses réelles motivations et sur l’impact de cette mesure sur la qualité de l’enseignement au Togo.
Une réforme nécessaire ou une réponse politique ?
Parmi les 79 établissements reconnus, 68 sont situés dans la capitale Lomé, et 11 dans l’intérieur du pays. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Kanka-Malik Natchaba, a souligné que cette décision vise à améliorer la qualité de l’enseignement supérieur au Togo. Mais derrière ces belles déclarations, certains se demandent si cette réforme ne sert pas avant tout à apaiser un secteur privé souvent critiqué pour son manque de rigueur. Le gouvernement met-il réellement l’accent sur la qualité, ou utilise-t-il cette reconnaissance comme un outil politique pour calmer les critiques et renforcer sa légitimité ?
Des diplômes validés, mais à quel prix ?
La reconnaissance des établissements privés est également censée garantir la validité des diplômes délivrés, un problème récurrent qui a longtemps affecté l’image des universités privées togolaises. De nombreux diplômes obtenus dans ces institutions étaient régulièrement rejetés à l’international, privant ainsi leurs détenteurs d’opportunités professionnelles. Cette situation, selon les autorités, pourrait enfin trouver une solution avec la régulation du secteur, mais certains experts s’interrogent sur la rapidité de ce changement et sur l’absence de réformes structurelles réelles dans ces établissements. La question demeure : ces 79 établissements sont-ils réellement prêts à offrir un enseignement qui répond aux exigences du marché du travail et aux standards internationaux ?
L’enseignement supérieur togolais à la croisée des chemins
Avec cette initiative, le gouvernement cherche à aligner le système éducatif togolais avec les standards internationaux, notamment ceux du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES). Cependant, la question persiste : ces 79 établissements seront-ils réellement capables de répondre aux attentes du CAMES, ou s’agit-il d’une simple opération de communication pour améliorer la perception internationale du système éducatif du Togo ? La vraie réforme de l’enseignement supérieur togolais est-elle en marche, ou cette reconnaissance n’est-elle qu’un trompe-l’œil pour donner une illusion de progrès ?