Les tensions entre le gouvernement nigérien et les organisations internationales montent d’un cran. Le régime militaire dirigé par le général Abdourahamane Tiani a ordonné la fermeture immédiate des bureaux du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l’évacuation de son personnel expatrié.
Une décision qui renforce la rupture avec les organisations internationales
Le 4 février 2025, les bureaux du CICR à Niamey ont fermé leurs portes, suivant une note verbale envoyée par les autorités nigériennes. Si aucune explication officielle n’a été fournie, cette expulsion s’inscrit dans une série de mesures prises par le pouvoir militaire pour limiter l’influence des acteurs étrangers sur le territoire.
Un choix politique axé sur la souveraineté nationale
Depuis son accession au pouvoir en juillet 2023, suite au renversement de Mohamed Bazoum, le général Tiani a fait de la souveraineté nationale une priorité. Cette décision survient après l’expulsion des troupes françaises et américaines, ainsi que la suspension de plusieurs ONG internationales, notamment Acted et Action pour le bien-être.
Cependant, le Niger ne ferme pas complètement la porte aux coopérations internationales. En novembre 2024, le pays a signé un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un décaissement de 43 millions de dollars, illustrant une stratégie sélective vis-à-vis des partenaires extérieurs.
Quel impact sur l’aide humanitaire ?
La départ du CICR soulève des inquiétudes quant à la situation humanitaire du pays. Présent depuis plusieurs années, le CICR fournissait une assistance cruciale aux victimes des conflits armés et aux populations vulnérables. Son absence pourrait aggraver la crise humanitaire, en particulier dans les zones frontalières du Mali, du Burkina Faso et du Nigeria.
Pour l’heure, le CICR n’a pas réagi officiellement à cette expulsion, et l’on ignore si des négociations sont envisageables pour un retour de l’organisation. Ce nouvel épisode confirme cependant la volonté du régime militaire nigérien de redéfinir ses relations internationales sur la base d’une indépendance renforcée.
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