Des centaines de Tchadiens sont descendus dans les rues vendredi 6 décembre, réclamant le retrait des forces militaires françaises stationnées dans le pays. Cette mobilisation intervient une semaine après que le gouvernement tchadien a décidé de mettre fin à un accord de coopération militaire avec la France, ancien colonisateur.
« La France dehors » : Une contestation grandissante
À N’Djamena, capitale du Tchad, les manifestants ont scandé des slogans tels que « Le Tchad pour nous, la France dehors ». Certains brandissaient des pancartes exigeant le départ immédiat des troupes françaises.
Des groupes de manifestants se sont rassemblés près de la base aérienne militaire abritant les soldats français, tandis qu’un autre cortège s’est dirigé vers l’ambassade de France, protégée par un dispositif sécuritaire renforcé.
« Nous ne voulons plus de la présence française au Tchad », a déclaré le docteur Hissein Massar, ancien ministre de la Santé publique. Selon lui, ces protestations ne cesseront que lorsque les troupes françaises auront quitté le territoire tchadien.
Fin de l’Accord Militaire : Un tournant stratégique
Le gouvernement tchadien a récemment annoncé la fin d’un accord militaire historique et mis en place une commission spéciale dans ce sens, affirmant vouloir redéfinir ses partenariats stratégiques. Bien que la France maintienne encore environ 1 000 soldats dans le pays, aucun calendrier de départ n’a été précisé.
Le Tchad était l’un des derniers bastions de la présence militaire française dans la région, après les départs du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Ces pays ont récemment renforcé leurs liens avec la Russie, notamment via des mercenaires déployés dans la région du Sahel.
Une transition politique sous tension
Depuis 2021, le Tchad traverse une période de transition dirigée par Mahamat Deby Itno, fils de l’ancien président Idriss Deby. En 2022, la prolongation de la transition de 18 mois à deux ans a déclenché des protestations à l’échelle nationale.
Malgré la fin de l’accord militaire, le Tchad a souligné son désir de maintenir des relations avec la France dans d’autres domaines stratégiques.