Abou Mohammed al-Joulani, leader de la coalition Hayat Tahrir al-Sham (HTS), est au centre de l’offensive qui a conduit à la chute du régime syrien et à la fuite de Bachar al-Assad le 8 décembre. Ce tournant marque un nouveau chapitre dans le conflit syrien, long de treize années.
Un parcours marqué par le djihadisme
Âgé de 42 ans, al-Joulani, de son vrai nom Ahmed al-Chareh, est un ancien cadre d’Al-Qaïda en Syrie. Né dans une famille aisée du quartier de Mazzé à Damas, il a étudié la médecine avant de rejoindre les rangs de la lutte armée en Irak en 2003. Membre actif sous Abou Moussab al-Zarqaoui, il passe cinq ans en détention avant de revenir en Syrie en 2011 pour s’opposer au régime d’Assad.
En 2013, il fonde le Front al-Nosra, ancêtre de HTS, et refuse de prêter allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, restant fidèle à Ayman al-Zawahiri, chef d’Al-Qaïda. En 2016, il rompt officiellement avec Al-Qaïda pour repositionner son mouvement et éviter des représailles internationales.
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Une stratégie de consolidation et d’image
Depuis 2017, al-Joulani a uni divers groupes rebelles sous la bannière de HTS, renforçant son autorité dans le nord de la Syrie. Arborant parfois un uniforme militaire, parfois un costume civil, il tente de se distancier de l’image traditionnelle des djihadistes et de projeter un leadership plus modéré.
Un personnage controversé
Bien qu’il s’efforce de se présenter comme un dirigeant pragmatique, son passé djihadiste continue de diviser les opinions. Al-Joulani demeure une figure clé dans l’échiquier syrien, tout en suscitant la méfiance à l’international en raison de son héritage radical.