Les rebelles syriens, qui ont pris le contrôle de Damas ce week-end et destitué Bachar al-Assad après 13 ans de guerre, ont annoncé ce mardi 10 décembre la nomination de Mohammad al-Bachir comme chef du gouvernement transitoire.
Une mission transitoire jusqu’au processus constitutionnel
Mohammad al-Bachir a déclaré dans un communiqué, diffusé par la télévision locale, qu’il avait été chargé par le commandement général de diriger le gouvernement transitoire jusqu’au 1er mars. Ce gouvernement provisoire, selon une source au sein de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), coalition islamiste radicale ayant orchestré l’offensive finale, sera chargé de gérer les affaires courantes. « Ce gouvernement fonctionnera jusqu’à l’entame du processus constitutionnel, après quoi un nouvel exécutif sera formé », a précisé la même source.
Un acteur clé d’Idlib au pouvoir central
La nomination de Mohammad al-Bachir n’a pas surpris les observateurs. Ancien chef du « Gouvernement de salut » dans le bastion rebelle d’Idlib, al-Bachir était déjà pressenti ces derniers jours. Il avait notamment joué un rôle clé dans les négociations avec le Qatar au nom de HTS, selon des sources proches des discussions.
Une transition sous haute tension
La chute du régime de Bachar al-Assad a été marquée par une offensive fulgurante menée par les groupes rebelles, soutenus par HTS. Le président déchu aurait quitté la Syrie dimanche, ouvrant la voie à une transition complexe. Dès lundi, le leader de HTS, Abou Mohammed al-Joulani, a entamé des discussions avec l’ancien Premier ministre Mohammed al-Jalali pour coordonner cette période de transition.
Avec le soutien du Parlement syrien et du parti Baas au processus transitoire, cette nouvelle phase s’annonce décisive pour l’avenir politique de la Syrie, marquant un tournant historique après plus d’une décennie de conflit.