La Côte d’Ivoire se prépare à une présidentielle marquée par des enjeux politiques intenses. Charles Blé Goudé, ancien leader de l’opposition et ancien ministre sous Laurent Gbagbo, a frappé fort en sollicitant une amnistie du président Alassane Ouattara. L’homme politique, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) mais toujours condamné en Côte d’Ivoire, rêve de représenter la jeunesse ivoirienne lors de la présidentielle de 2025.
Une demande surprenante mais stratégique
Le leader du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) a lancé un appel « solennel » au président Ouattara pour obtenir une amnistie. Selon Blé Goudé, cette amnistie permettrait d’effacer les infractions liées à la crise de 2010-2011 et de « tourner définitivement la page » des tensions qui ont secoué la nation. Ce n’est pas une simple demande, c’est une déclaration forte qui pourrait changer la donne politique en Côte d’Ivoire.
Une condamnation controversée
Blé Goudé, acquitté par la CPI pour son rôle dans la crise, reste cependant condamné à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire. Cette peine, bien que non exécutée depuis son retour en 2022, l’empêche de figurer sur la liste électorale et donc de briguer la présidence. Un obstacle qu’il juge « politicien » et injuste. Pour lui, cette condamnation est un instrument de la politique ivoirienne, un moyen de le priver de sa chance de se présenter à la tête du pays.
Blé Goudé veut incarner le changement
À 52 ans, Charles Blé Goudé se positionne comme un porte-parole de la jeunesse ivoirienne. Dans ses déclarations, il exprime son désir de représenter sa génération, d’offrir un nouveau visage à la politique de son pays. « Je ne veux pas qu’on prive l’Afrique et la Côte d’Ivoire de son atout, c’est-à-dire sa jeunesse », a-t-il déclaré. Son message est clair : la Côte d’Ivoire a besoin de renouveau, et il se voit comme l’homme capable de conduire ce changement.
Les autres candidats de la crise de 2010-2011
La perspective de 2025 est d’autant plus électrique que plusieurs figures de la crise, comme Laurent Gbagbo et Simone Ehivet Gbagbo, ont déjà annoncé leur candidature. Tandis que Laurent Gbagbo a été gracié mais reste inéligible, Simone Gbagbo, elle, a bénéficié d’une amnistie en 2018 et est inscrite sur la liste électorale. Blé Goudé, à travers sa demande d’amnistie, espère bien se joindre à cette course, malgré les obstacles légaux.
La question qui divise : Ouattara se représente-t-il ?
Un autre facteur déterminant est l’incertitude concernant la candidature d’Alassane Ouattara. Alors que certains spéculent sur un possible quatrième mandat, d’autres voient en Blé Goudé une alternative jeune et dynamique. La pression monte, et la Côte d’Ivoire pourrait bien être à l’aube d’une nouvelle ère politique.
La demande de Charles Blé Goudé soulève des questions cruciales pour l’avenir du pays et pour la réconciliation nationale. Reste à savoir si Ouattara acceptera de jouer cette carte risquée.