Lutte contre le paludisme : Ce pays intensifie les vaccinations infantiles (Vidéo)

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Le Nigéria, épicentre mondial du paludisme, intensifie ses efforts pour éradiquer cette maladie meurtrière. Une campagne de vaccination ciblant les jeunes enfants a récemment été lancée dans l’État de Bayelsa, où les taux de prévalence sont parmi les plus élevés du pays. Si cette initiative suscite l’espoir, elle soulève également des interrogations sur son accessibilité et son efficacité.

Une vaccination ciblée mais insuffisante ?

Le programme prévoit une première dose administrée aux nourrissons dès l’âge de cinq mois, dans l’espoir de protéger les plus vulnérables. Esther Michael, une mère participant à la campagne, se réjouit :

« Je suis heureuse d’amener mon enfant au centre de santé pour qu’il soit vacciné, car nous avons entendu dire que le paludisme tuait d’autres enfants. »

Cependant, cette initiative suscite des frustrations. Okah Clarise, agent de santé communautaire, déplore le manque de vaccins disponibles :

« Ce vaccin doit être accessible à tous les enfants. Il ne faut pas qu’il soit limité à une poignée. Les autorités doivent produire davantage de doses. »

Le programme, bien qu’ambitieux, semble inadapté à la réalité d’un pays où plus de 30 % des décès d’enfants de moins de cinq ans sont liés au paludisme.

Désinformation et défi logistique

Malgré les avancées, la campagne fait face à de sérieux obstacles. Le Professeur Seiyefa Brisibe, commissaire à la santé de l’État de Bayelsa, souligne que des idées reçues et des informations erronées freinent les progrès :

« Ici, la prévalence du paludisme est élevée. Mais des mythes autour des vaccins rendent notre travail encore plus complexe. »

Ces croyances, souvent enracinées dans des méfiances historiques envers les campagnes de santé publique, mettent en danger la réussite de l’initiative. À cela s’ajoute le défi d’atteindre les zones les plus reculées où le paludisme fait des ravages.

Une stratégie suffisante pour endiguer l’hécatombe ?

Alors que le paludisme tue chaque année près de 200 000 Nigérians, cette campagne vaccinale pourrait être un tournant. Pourtant, elle ne suffira pas à elle seule. Les nourrissons, les femmes enceintes et les populations rurales restent les plus exposés, nécessitant des mesures complémentaires, telles que la distribution massive de moustiquaires imprégnées d’insecticide et l’accès à des traitements antipaludiques.

Le Nigéria est à un carrefour. La vaccination pourrait sauver des vies, mais sans une stratégie globale et inclusive, elle risque de n’être qu’un pansement sur une plaie béante.

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