Le président béninois Patrice Talon continue de marquer son mandat par des décisions stratégiques et controversées. Lors du conseil des ministres du mercredi 11 décembre 2024, il a procédé à la nomination d’un collège de 12 ministres conseillers, une mesure qui alimente déjà les débats. Cette décision, officialisée par le décret 2024-006 du 9 janvier 2024, place ces ministres sous l’autorité directe du Chef de l’État.
Une nomination stratégique ou un excès de centralisation ?
Les nouveaux ministres conseillers sont censés jouer un rôle clé dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques. Pourtant, cette concentration de pouvoirs suscite des interrogations : renforcement de l’efficacité ou excès de centralisation au profit du Président ?
La liste complète des nouveaux conseillers
Voici les 12 ministres conseillers et leurs attributions :
Paulin Akpona : Affaires économiques
Paulin Gbenou : Enseignements maternel, primaire et secondaire
Expédit Codjo Houessou : Enseignement technique et Formation professionnelle
Sèdami Medegan Fagla : Enseignement supérieur et Recherche scientifique
Mariam Djaouga Sacca : Affaires sociales et Travail
Claudine Afiavi Prudencio : Santé
Rachidi Gbadamassi : Défense et Sécurité
Jacques Ayadji : Infrastructures, Gouvernance locale et Cadre de vie
Janvier Yahouédéou : Services publics
Gilbert M. Deou : Justice et Relations extérieures
Saka Kina Bio Guera : Agriculture
Ayibatin Jonas Hantan : Tourisme, Culture, Arts et Sports
Des missions aux contours flous
Ces ministres conseillers auront pour tâches de :
- Définir les politiques sectorielles.
- Suivre les réformes sur le terrain.
- Conseiller Patrice Talon sur des décisions stratégiques.
- Représenter le gouvernement dans certaines instances.
Cependant, certains observateurs critiquent un possible chevauchement des responsabilités avec les ministères classiques. Cela risque-t-il de provoquer des conflits internes ou d’alourdir la bureaucratie ?
Une mesure qui divise
Pour les partisans de Talon, ce collège témoigne de sa volonté d’instaurer une gouvernance plus technique et axée sur les résultats. Pour ses détracteurs, il s’agit d’un coup politique pour renforcer son emprise sur le pouvoir. Seule l’efficacité des politiques futures pourra trancher ce débat.