Depuis le coup d’État de juillet 2023, la rupture entre le Niger et la France dépasse la sphère diplomatique pour toucher au cœur de l’approvisionnement énergétique français : l’uranium.
Un divorce économique aux conséquences explosives
Longtemps pilier des relations bilatérales, l’exploitation du précieux minerai par Orano est aujourd’hui bloquée, avec 1 150 tonnes de concentré d’uranium immobilisées, soit une perte de 210 millions de dollars. Le retrait des droits sur le gisement d’Imouraren amplifie cette crise.
La dépendance française mise à nu
Le Niger fournissait près de 20 % de l’uranium utilisé dans les centrales nucléaires françaises, une proportion cruciale pour maintenir la souveraineté énergétique du pays. Avec la fermeture de ce robinet stratégique, la France se retrouve à jongler entre plusieurs options : l’Australie, la Namibie, ou encore le Canada, déjà sollicité par l’Europe.
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Mais cette diversification est loin d’être une solution rapide ou bon marché, car elle dépend de relations géopolitiques complexes et de lourds investissements logistiques.
Russie et Chine : les grands gagnants ?
Pendant que la France cherche des alternatives, le Niger consolide ses alliances avec des acteurs stratégiques comme la Russie, qui a déjà accru ses exportations d’uranium vers l’Europe de 70 %. Parallèlement, l’Iran et la Chine se positionnent comme partenaires clés du Niger, renforçant une dynamique qui pourrait bouleverser les équilibres internationaux.
La France face à un dilemme énergétique et diplomatique
Entre la nécessité de préserver son indépendance énergétique et la difficulté de trouver des alternatives fiables, la France est dans une impasse. La perte de l’uranium nigérien expose les failles d’une politique étrangère fragilisée et oblige Paris à revoir ses priorités. La question demeure : la France saura-t-elle s’adapter ou cédera-t-elle du terrain face à la recomposition géopolitique mondiale ?