Licenciements massifs : 450 fonctionnaires visés par le ministère de la Fonction publique (Photo)

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Le ministère de la Fonction publique de Côte d’Ivoire frappe fort avec une décision qui ne laisse pas indifférent. Dans le cadre de la phase de recensement physique des personnels de l’État, le ministre Joseph Lé a annoncé la révocation de 450 fonctionnaires et agents de l’État, venant s’ajouter aux 3 577 déjà licenciés. Cette mesure, bien que légale, suscite de vives réactions, notamment sur la manière dont elle est appliquée et ses implications pour la fonction publique.

Un nettoyage massif : Une nécessité ou une chasse aux sorcières ?

Les autorités ivoiriennes affirment que ces sanctions sont prises en conformité avec les décrets du 7 octobre 1994, du 12 octobre 2000 et du 9 novembre 1978, qui régissent le statut général des fonctionnaires et agents publics. Le ministre Joseph Lé insiste sur la lutte contre l’absentéisme chronique des agents de l’État, un phénomène qui mine l’efficacité du service public. Toutefois, certains observateurs se demandent si cette purge ne constitue pas une tentative de renforcement de l’autorité gouvernementale au détriment des droits des fonctionnaires.

La question qui se pose est : cette réorganisation drastique est-elle réellement justifiée par la gestion de l’absentéisme ou est-ce un moyen pour le gouvernement de renforcer son contrôle sur la fonction publique ? L’ampleur des licenciements et des révocations soulève des inquiétudes sur l’impact sur la qualité des services publics, déjà fragilisés par une bureaucratie complexe.

Un décret politique : La réalité derrière les réformes ?

Cette opération de « nettoyage » est clairement guidée par des directives émanant du président de la République et mises en œuvre sous l’autorité du Premier ministre. Mais au-delà des objectifs affichés de réformer la fonction publique, certains critiques estiment que ces mesures sont aussi un moyen de renforcer la discipline au sein des institutions, quitte à sacrifier les agents victimes de malentendus administratifs ou de circonstances exceptionnelles.

Alors que des fonctionnaires innocents peuvent être pris dans la tourmente, l’objectif affiché est d’assainir un secteur public gangrené par l’absentéisme. Mais le gouvernement peut-il vraiment garantir que ces réformes ne seront pas utilisées à des fins politiques, en purgeant des individus en désaccord avec les décisions politiques actuelles ?

Le prix de l’efficacité : les conséquences d’une purge massive

Si les autorités insistent sur la nécessité de cette réforme pour améliorer l’efficacité des services publics, la question reste : à quel prix ? Les 450 fonctionnaires révoqués représentent une fraction d’un système déjà fragilisé. Mais le gouvernement ivoirien parviendra-t-il à maintenir une fonction publique motivée et compétente, tout en multipliant les sanctions sévères ? Un équilibre délicat à trouver, surtout dans un contexte de défiance croissante.

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