Fomusoh Ivo Feh, Afuh Nivelle Nfor et Azah Levis Gob. Voilà les noms des trois jeunes qui étaient condamnés à 10 ans de prison à cause d’une simple blague. Heureusement, ils viennent d’être relâchés Une délivrance pour les proches et Amnesty International!
Au Cameroun, il faut faire très attention, même si c’est pour une blague qu’on jugerait anodine à priori. Trois élèves ont appris et retenu la leçon à leurs dépens. D’après les faits rapportés par Camerounweb, en raison d’un partage d’un SMS sur Boko Haram, ces adolescents ont passé plusieurs années en prison, et ce, depuis 14 janvier 2015. Mais ils viennent de recouvrer leur liberté et rejoindre leurs proches, il y a quelques jours. Leurs familles peuvent donc pousser désormais un ouf de soulagement. Cette libération fait suite à la décision de la Cour suprême du 16 décembre 2021 de réduire leur peine de 10 à 5 ans de prison, qu’ils ont déjà purgée.
C’était le 2 novembre 2016 qu’ils avaient été déclarés coupables par un tribunal militaire de « non-dénonciation d’actes terroristes » . Il s’agit de Fomusoh Ivo Feh, Afuh Nivelle Nfor et Azah Levis Gob, trois élèves qui avaient été condamnés à 10 ans de prison. Selon leur avocate, Victorine Chantal Edzengte, la Cour a maintenu les accusations de “non-dénonciation d’informations liées au terrorisme” à leur encontre mais a annulé la peine de 10 ans.
En rappel, c’était en décembre 2014, Fomusoh Ivo Feh a reçu un message texte d’un ami, disant : “Boko Haram recrute des jeunes à partir de 14 ans et plus. Conditions de recrutement : 4 matières au GCE, dont la religion”. « Le message de son ami se voulait un commentaire sur la difficulté de trouver un bon emploi sans être hautement qualifié – il plaisantait en disant que même le groupe armé Boko Haram ne vous recrutera pas sans de bons résultats aux examens. Ivo avait transmis le message à Afuh Nivelle Nfor, qui l’avait envoyé à Azah Levis Gob. Un de leurs professeurs a vu le texte, ayant confisqué le téléphone, et l’a montré à la police. Ivo et ses amis ont tous été arrêtés. Ils ont été transférés à la prison de Yaoundé le 14 janvier 2015 ».
Pour Amnesty, les trois élèves ont été « punis contre toute logique simplement pour avoir partagé une blague sur leur téléphone ».
« Ces trois étudiants, qui n’ont fait qu’exercer pacifiquement leur droit à la liberté d’expression, n’auraient pour commencer jamais dû être arrêtés. Les autorités camerounaises doivent protéger les droits humains et veiller à ce que toute personne puisse s’exprimer librement sans craindre de représailles », a écrit l’ONG dans un communiqué, ajoutant qu’ils ont « quitté la prison ce week-end ».