C’est un effort décisif pour prévenir une nouvelle crise sanitaire. Dix ans après avoir été durement touchée par une épidémie d’Ebola, la Sierra Leone a inauguré, le jeudi 5 décembre 2024, une campagne nationale de vaccination. Cette initiative cible principalement les 20 000 personnes les plus exposées au virus, notamment les professionnels de santé, les guérisseurs traditionnels, les chefs religieux et les forces de sécurité.
Le vaccin utilisé, Ervebo, administré en une seule dose, constitue une avancée significative dans la lutte contre cette maladie.
Un passé douloureux encore dans les mémoires
Entre 2014 et 2016, la Sierra Leone, avec la Guinée et le Liberia, a subi les ravages de la plus grave épidémie d’Ebola jamais enregistrée. Environ 4 000 personnes, dont près de 7% du personnel de santé, y ont perdu la vie.
Josephine Abdulai, une infirmière vaccinée à Freetown, témoigne : « J’ai perdu cinq membres de ma famille en 2014. Si ce vaccin avait été disponible à l’époque, ils auraient pu être sauvés. »
Un déploiement à l’échelle nationale
Cette campagne, dirigée par le ministère de la Santé en partenariat avec Gavi, l’OMS et l’Unicef, couvrira les 16 districts de la Sierra Leone. À Freetown, les autorités visent à vacciner 50 personnes par jour.
Cependant, malgré le traumatisme laissé par le virus, certaines hésitations subsistent parmi la population, note Foday Ambrose Marrah, responsable des opérations.
Une réponse mondiale au virus Ebola
La Sierra Leone bénéficie de 20 000 doses issues du stock mondial de 500 000 vaccins financé par Gavi. Depuis 2019, le vaccin Ervebo, approuvé par l’OMS, a permis d’améliorer la prévention dans des pays touchés, comme la Guinée en 2021.
Avec cette campagne, la Sierra Leone espère tourner définitivement la page de l’épidémie tout en restant vigilante face à ce virus mortel.