Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a lancé un appel retentissant en faveur d’une réforme majeure du Conseil de sécurité de l’ONU.
Un plaidoyer contre l’injustice historique
Lors d’une visite au Lesotho, il a dénoncé l’exclusion permanente de l’Afrique de cet organe décisionnel, qualifiant cette situation de « relique du colonialisme ». « Un continent abritant près d’un cinquième de l’humanité ne peut continuer à être marginalisé dans les décisions mondiales », a-t-il martelé.
Guterres a exprimé son espoir de voir deux sièges permanents africains attribués d’ici la fin de son mandat, en 2026, même s’il reconnaît les obstacles politiques persistants.
L’urgence climatique au cœur des débats
En parallèle, Guterres a fustigé les pays riches pour leur manque de respect des engagements climatiques. « Les pays développés doivent tenir leurs promesses et financer les 300 milliards de dollars nécessaires chaque année pour aider les pays vulnérables », a-t-il affirmé devant les parlementaires du Lesotho.
Le Secrétaire général a rappelé que l’Afrique, bien qu’elle ne contribue qu’à hauteur de 3% aux émissions mondiales de CO₂, supporte de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique. Les sécheresses, les inondations et les épidémies liées au climat fragilisent un continent où des millions de personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire.
Un continent victime d’un double fardeau
Selon un rapport de l’Organisation météorologique mondiale, les pertes économiques dues au changement climatique coûtent à l’Afrique jusqu’à 5% de son PIB annuel. Le Lesotho, durement touché par une sécheresse historique, illustre cette réalité : des récoltes décimées, une crise alimentaire majeure et une dépendance accrue aux financements internationaux.
Guterres a également souligné la lenteur de la mise en œuvre du fonds pour les pertes et dommages, censé indemniser les pays pauvres pour les catastrophes climatiques. Il a exhorté les nations responsables de « la destruction du climat » à agir rapidement et généreusement.
Des solutions africaines pour l’Afrique ?
Vendredi, Guterres visitera le barrage de Katse, pierre angulaire du Lesotho Highlands Water Project, conçu pour répondre aux besoins en eau de l’Afrique du Sud tout en valorisant les ressources du Lesotho. Ce projet est emblématique des efforts africains pour s’adapter au changement climatique malgré des ressources limitées.
Le message est clair : sans justice climatique ni représentation équitable au Conseil de sécurité, le rôle de l’Afrique dans la gouvernance mondiale restera entravé par les vestiges du passé. Guterres appelle à un sursaut global pour réparer ces injustices.